La masturbation n’est pas rien

 

 

Cette barre – pont mystérieux entre un trou où se cache de l’introuvable – grotte où dort un dragon – et le gland à l’affût, se levant, s’étirant le cou vers l’extérieur, prêt à plonger vers sa proie : Tout.

Ce sexe.

 

Ou bien il est dur.

Dans ce cas il fascine : la masturbation l’amènera à son état de bouillonnement extatique.

Le faire – ne plus attendre – !

“Pourquoi t’es-tu mis dans cet état sinon pour passer à l’acte, pour sauter, pour gicler ton sperme dans l’univers entier ?”

 

Ou bien il ne l’est pas, dur – et donc n’est pas.

N’est pas : sexe. Sexe, cet organe par lequel le mâle pisse, ne l’est que dur.

Pliable, flasque, il est pré-sexe – qui appelle le sexe, qui s’appelle comme sexe, qui (vite, vite !) va s’appeler sexe..

Dans ce cas, la masturbation le portera à l’existence, le tire du lit, l’éveille. “Allez, viens !”

Puis poursuit son œuvre.

 

Tous les garçons et hommes – qu’ils se spécialisent en hétérosexualité ou en homosexualité – ou dans n’importe laquelle de toutes les gradations intermédiaires – se masturbent.

 

Continuellement. Leur vie durant. Sinon par l’acte, dans l’imagination.

 

N’en déplaise aux femmes.