Le trou qui hèle

 

 

Sa queue est grande et dure. Son sexe est grand et dur.Sa bite est grande et dure.

 

Juste derrière lui, encore en lui – ça déglutit, ça démange.

 

Que lui arrive-t-il dans son trou ?

Le trou qui est en lui mais qu’il a appris à jeter loin derrière lui chaque fois qu’il chie.

Chaque fois qu’il chie chaque merde qu’il chie pour chier à jamais la chierie elle-même.

Ce trou connu pour être méconnu – pour qu’il soit à jamais dans ce trou, reste dans ce trou –

 

Ce trou têtu maintenant, qui lève la tête –

qui obscurément semble articuler pour lui, qui semble lui signaler qu’il ne le quittera jamais – même s’il chie toute sa vie hors de lui, même s’il se chie hors de lui-même – jamais le trou ne le quittera —

lève la tête et déglutit, semble déglutir le sperme même qui est lancé juste après par l’autre bout de sa queue, son gland à chaud –

qui lui dit qu’il est un second gosier – et que dans ce gosier, encore totalement inconnu, inimaginable, juste pressentissable, se cache un trésor, une source –

une source intarissable de SPERME incandescent qui le fait déjà, mais le fera toujours davantage, le garçon, homme.

La source mysteriéuse de son projet “garçon–>homme”.

 

 

 

Totems

 

 

C’est un cheval qui le projette maintenant dans la troisième dimension.

Un cheval qui se cabre.

 

Bientôt il trottera.

Galopera.

 

Un cerf, un âne, un chien, un lion, un bouc, un loup, un tigre, un singe.

 

Un ange avec une épée incandescente.